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L’estime de soi dans la vie professionnelle, vous connaissez ?

L’estime de soi joue un rôle important dans la vie professionnelle. Elle contribue à la légitimité de chacun dans sa fonction, à une meilleure efficacité et un mieux-être au travail.

L’estime de soi est un terme très peu utilisé dans le monde du travail, il est souvent confondu et remplacé par le terme confiance en soi. On dira facilement d’une personne « elle n’a pas confiance en elle » plutôt que « elle a une mauvaise estime d’elle-même » …

La quasi-inexistence de ce mot dans le vocabulaire professionnel est inversement proportionnelle à son impact.

Car en effet l’estime de soi a des conséquences sur soi, la relation, l’équipe, le travail. Elle modifie la manière de voir et d’aborder le monde, elle est à l’origine des comportements, des actions, des décisions, des relations, de la capacité à changer, à innover, de la santé, de l’affirmation de soi.

Pour pallier une basse estime de soi, les personnes vont trouver des stratégies : travailler plus afin d’obtenir un statut social pour être reconnu, dépasser les objectifs pour être félicité, participer à certains projets qui ont de la visibilité dans l’entreprise pour valoriser sa propre image, gagner beaucoup d’argent pour se sentir important. Ces stratégies peuvent être parfois une belle prothèse à l’estime de soi.

  • Différence entre estime de soi et confiance en soi                     

L’ESTIME DE SOI c’est la relation de soi à soi : l’acceptation de soi dans toutes ses dimensions : son corps physique, ses émotions, ses comportements, ses qualités, ses défauts, ses forces, ses faiblesses, ses compétences, ses incompétences, ses échecs, ses réussites.

Exemple : dans un entretien d’embauche, la personne va savoir mettre en valeur ses qualités, ses compétences et au regard de cela la rémunération à laquelle elle prétend. Elle assumera aussi les domaines dans lesquels elle doit progresser.

LA CONFIANCE EN SOI c’est la relation de soi à l’action.

La personne ose-t-elle, se sent-elle capable de faire, d’agir, de décider, de réaliser, de passer à l’action ? Dans un monde dans lequel il faut faire plus et plus vite, la confiance est valorisée.

Exemple : Une personne insatisfaite dans son entreprise va décider d’en changer, va passer des entretiens d’embauche, confiante qu’elle trouvera un poste qui lui convient mieux.

  • Les conséquences de l’estime sur l’efficacité au travail

 Les changements : sont fréquents dans les organisations, ils demandent une capacité d’adaptation permanente. Les personnes avec une faible estime, doutant d’elle-même vont avoir des difficultés à accueillir les changements, des questions vont les préoccuper : suis-je à la hauteur ? Vais-je avoir les compétences, les qualités nécessaires ? Vais-je m’entendre avec mes nouveaux collègues ? Mon manager ?

 La prise de décision : chaque jour le nombre de décisions prises par un manager est incalculable que ce soit de choisir ou pas de déléguer une tâche, de créer ou poursuivre un projet, de choisir un prestataire… Un manager avec une bonne estime va gagner du temps à prendre des décisions. Il sait que parfois il fera des erreurs et l’accepte, ainsi il prend des décisions dans le calme et non dans l’agitation, premier préalable pour faire les bons choix.

L’entretien d’embauche : une personne avec une faible estime va se trouver en difficulté pour mettre en valeur ses compétences, ses qualités. Elle en parlera peu ou ne saura pas les mettre en valeur, ce qui n’incitera pas le recruteur à l’embaucher.

L’innovation, la créativité : une personne avec une faible estime doutant d’elle-même et n’osant pas partager prive l’équipe de nouvelles idées pour créer, innover, s’améliorer.

La coopération, la co-construction : un manager qui a une faible estime de lui-même va vouloir conserver le contrôle, l’imprévu le met en danger. Pour lui il va être difficile d’animer des réunions collaboratives, il aura tendance à faire des réunions descendantes.

La motivation : un manager exigeant envers lui-même (signe d’une faible estime) le sera envers son équipe. Par conséquent il félicitera, encouragera rarement les membres de son équipe. Désabusés par le peu de reconnaissance, les collaborateurs pourront se démotiver.

  • Les conséquences de l’estime sur le bien-être au travail :

La relation aux autres :

En référence à l’analyse transactionnelle, voici les positions de vie que nous adoptons face aux autres selon notre niveau d’estime.

Position +/- : J’ai de la valeur et l’autre n’en a pas => J’adopte un comportement d’agressivité (domination, arrogance, menace, jugement …)

Position -/+ : Je n’ai pas de valeur et l’autre a de la valeur => J’adopte un comportement de fuite (retrait, soumission, non expression …)

Position +/+ : Nous avons tous les deux de la valeur = > J’adopte un comportement assertif (altérité, prise en compte des besoins de l’autre et des miens, écoute mutuelle, respect …)

La santé : être parfait, voici le leitmotiv de la personne avec une faible estime afin d’éviter les critiques ou d’obtenir de la reconnaissance. Ce sont de personnes qui vont beaucoup s’investir au travail et souvent trop, qui ne sauront pas poser des limites, signe pour elle de faiblesse ou d’incompétence, ce qui peut les conduire au stress, voire au burn-out. 

Les réactions face aux critiques : la personne avec une faible estime est sensible aux critiques car elle les prend comme un signe de dévalorisation personnelle et non comme un point à améliorer dans ses méthodes de travail. Elle confond le niveau de l’être et du faire.

Les relations toxiques : une relation toxique est une relation déséquilibrée ou il co-existe un dominant et un dominé, et une dépendance à l’autre. La personne avec une fragilité au niveau de l’estime est plus sujette aux relations toxiques.

Facilité à prendre sa place, à s’affirmer : comme elle n’a pas besoin de l’approbation des autres, ne craint pas leurs jugements, elle s’autorise à être elle-même, à prendre sa place dans une équipe, à oser s’exprimer.

Comme évoqué, l’estime de soi joue un rôle important dans la vie professionnelle. Elle contribue à la légitimité de chacun dans sa fonction, à une meilleure efficacité et un mieux-être au travail. Elle demande de se questionner en profondeur.

Rédigé par Sylvie Grivel – coach certifiée, formatrice en communication et développement personnel

Patrice Le Van Hiep

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